Tous les ans à Valence, du 15 au 19 mars, les habitants descendent dans les rues et assistent ou participent à des concours de fallas, ces géants de bois accompagnés de ninots, figurines souvent satiriques, à des concours de paella, des concerts de pétards ainsi qu’à des feux d’artifice. Durant ces quatre jours, la troisième ville d’Espagne devient la ville la plus distrayante du pays !
Histoire des fallas de Valence
D’origine latine, le mot « falla » vient de « facula » qui signifie la torche, le feu. Dans l’Antiquité, les Grecs et les Romains célébraient les dieux du feu et de la guerre en brûlant des figures de tissu afin de chasser le malheur et les démons. Au Moyen Age, on allumait des feux de joie pour célébrer l’arrivée du roi ou la naissance d’un prince. Au XVIème siècle, à la San Jose (saint Joseph, patron des charpentiers) le 19 mars, fête la plus importante des fallas, on brûlait les restes de bois de chauffage et les croix de bois sur lesquelles étaient accrochées des lampes d’hiver. Plus tard, on habillait d’un vieux veston et d’un pantalon rempli de paille à la manière d’un épouvantail des tonneaux perchés au bout d’un mât, qui étaient les fallas à l’époque.
Aujourd’hui, on a gardé cette tradition de brûler des immenses sculptures en bois et c’est l’esprit critique et satirique des habitants qui fixe les principaux thèmes des fallas : critique de l’administration publique, des problèmes politiques, des mœurs et de la mode, ainsi que des personnages connus de la société (acteurs de cinéma, figures politiques…).
Festivités du 15 au 19 mars
Chaque falla est le projet de tout un quartier de Valence. Les habitants se réunissent en comité et organisent des kermesses, des bals et des fêtes de quartiers afin de rassembler des fonds pour la construction de leur falla, qui dure un an. Au début de la fête, les comités sont chargés de décorer leur quartier avec des guirlandes lumineuses et à la fin des quatre jours de célébration, on procède à l’élection de la plus belle décoration.
Tous les jours à partir du 1er mars et jusqu’au 19, on déclenche la Mascletà, un concert de pétards, à 14h à la Plaza Del Ayuntamiento (Place de l’Hôtel de ville) de Valence. Elle est suivie par des milliers de personnes qui assistent à l’explosion de milliers de pétards.
La nuit du 15 mars, jour de la Plantà, les artistes appelés falleros sortent leurs constructions de leurs ateliers et les installent dans la rue. On assiste alors à un défilé de grues et échafaudages nécessaires à la construction des fallas. Le plus grand feu d’artifice organisé pour l’occasion a lieu le 18 mars à minuit, lors de la Nit Del Foc, dans un fabuleux spectacle sonore pyrotechnique.
Puis, l’apogée de la fête arrive avec la Cremà, dans la nuit du 19 mars. Les fallas sont brûlées en plusieurs étapes : tout d’abord à 22h, sont brûlées les fallas infantiles puis, à 23h, celle ayant reçu le 1er prix. Le feu a une double mission, célébrer l’arrivée du printemps et la purification. Lorsque l’on brûle les ninots, on chasse le malheur et les mauvaises intentions. A la fin de la Cremà, on a l’habitude de chanter l’hymne de Valence.